Les signes de grattage de Hans Everaert

Hans Everaert travaille l'abstrait (mais les artistes abstraits d'aujourd'hui n'ont pas peur des références à la réalité de la façon dont les avants gardistes le faisaient).

Il expérimente ce avec quoi la peinture se compose, avec son potentiel. Ses outils de peintre sont des balais de sol, des raclettes, des morceaux de carton... C'est avec tout cela qu'il applique sa peinture. Avec un puissant rythme physique, bien entendu. Un artiste ne peut s'empêcher que de laisser sa détermination (la main du maître) décider, autant que possible. C'est dans la contrainte que le maître se révèle. Néanmoins, Hans Everaert n'est pas un peintre gestuel, comme Antoine Mortier par exemple. Il a pour objectif un résultat spatial, non la trace d'un geste.

Pour Hans Everaert peu importe une tache, une éclaboussure, et les endroits marqués où s'arrêtent les mouvements de son bras constituent son oeuvre. Cela laisse son oeuvre vibrer. Cela apporte un mouvement fugace à la toile, aboutissant à un lien avec le style de peinture sale de laid réalisme - accentué par une manière très négligée de négocier avec la peinture et en laissant les couleurs se mordre. Le tout avec l'intention de tester d'autres systèmes de beauté.

(Extrait du texte "Les signes de grattage de Hans Everaert", Prof. Dr. Willem Elias)

Willem Elias, Mai 2014